lundi, août 28, 2006

Master of Wine

Connaissez-vous le Master of Wine, basé à Londres ??

lien www.masters-of-wine.org

Votre serviteur s'est lancé dans cette aventure haletante.

En gros, il s'agit du diplôme le plus prestigieux et difficile du monde du vin. 250 diplômés depuis les années 50, qui ont le droit d'apposer les initiales MW après leur nom, en moyenne 3 à 5 nouveaux diplômés par an (sur environ 150 candidats), dont 90% d'anglo-saxons, la formation de deux ans par correspondance et l'examen ayant lieu en anglais.
L'idée est de maîtriser avec autorité et aisance absolument toutes les connaissances qui touchent de près ou de loin d'industrie du vin dans le monde (chimie, oenologie, viticulture, législations, marketing, économie, grandes tendances, dégustation bien sûr....)

Les heureux Masters of Wine (MW) ? quelques vignerons , des acheteurs, journalistes spécialisés (Jancis Robinson, par exemple..), responsables des ventes aux enchères chez Christie's ou Sotheby's, etc...et deux français aujourd'hui : un sommelier basé à Londres dont le nom m'échappe, et Olivier Humbrecht, vigneron alsacien fameux.

Un dossier d'entrée (il faut justifier de 5 ans d'activité professionnelle dans le monde du vin), quelques cours à Londres, un ou deux séminaires par an, des dissertations, beaucoup de bachotage, de lectures, de voyages, de rencontres, etc...et en mai dernier un 1er examen de fin de 1ère année :
- Dégustation de 12 vins à l'aveugle le matin - n'importe quoi peut être proposé, du Pauillac Cru Classé âgé d'une quinzaine d'années aux différents types de Jerez espagnols, en passant par les Sauvignon blanc du Nouveau-Monde proposés en grande distribution en Grande-Bretagne, les vins mousseux italiens, des muscat australiens ou des chardonnay chiliens...En un peu plus de deux heures, il faut répondre aux questions du type "les vins 1 à 4 sont issus du même cépage mais de 4 pays différents, identifiez le cépage et l'origine géographique aussi précisément que possible, en justifiant vos choix". Le plus dur est la contrainte du temps, car en deux heures il faut déguster, faire ses choix et écrire une trentaine de pages à la main en anglais...avis aux amateurs.
- Dissertation l'après-midi, deux sujets à choisir parmi trois à traiter en deux heures, avec toujours un sujet technique (oenologie, viticulture) et un sujet plus marketing ou stratégique.

Que penser de tout ça ? La règle du jeu est très dure, il faut être un peu masochiste, le point de vue est parfois biaisé car l'approche anglo-saxonne par cépages est forcément réductrice. Il faut adopter la tournure d'esprit, la construction mentale attendue par l'examinateur, ce qui semble assez barbare quand on défend la subjectivité du dégustateur.
Mais cela modifie votre vision du vin. Vous apprenez tellement, vous adoptez un point de vue global et vous confrontez à des avis opposés aux vôtres, vous aiguisez vos sens et assimilez des processus d'analyse en vous obligeant à être rapide, précis, efficace. A mes yeux, sans forcément espérer obtenir un jour le diplôme, le préparer est déjà extrêmement enrichissant et stimulant intellectuellement.

Un jour pluvieux de fin mai dernier à Londres, fatigué et enrhumé, je me suis plié à ce petit jeu et miraculeusement, je l'ai appris il ya quelques jours, j'ai été accepté en deuxième année.

L'examen de fin de deuxième année, le plus difficile et stressant ? La même chose, en plus difficile, et pendant quatre journées d'affilée, dégustations le matin, dissertation l'après-midi, sur un programme beaucoup plus vaste....

longue absence

Exceptionnellement, ce blog a connu une assez longue interruption.
De fin mai à fin août, successivement, panne d'ADSL et épuisant bras de fer avec deux fournisseurs d'accès successifs, d'une rare incompétence, incapables de me fournir le service web haut débit souscrit ni de m'expliquer pourquoi - (je découvre au bout de 6 semaines que leurs installations techniques sont situées dans un immeuble voisin du mien, dont le syndic leur refuse l'accès au prétexte de dégradations de parties communes, car ces fournisseurs ont effectués leurs branchements sans autorisation).
Je suis donc pris en otage par cette situation kafkaïenne. Sur ce, la naissance de mon fils Léonard survient mi-juillet (54 cm à la naissance, 3,8kg, magnifique bébé dont je ne posterai pas de photo ici pour protéger son intimité), puis quelques jours de vacances pour faire connaissance avec le nouvel invité, suivi d'un achat d'appartement, travaux, déménagement, et enfin récemment installation de la famille dans des murs neufs du 10ème arrondissement.
Nouveau décor, nouveau fournisseur d'accès, le blog peut reprendre.....