dimanche, octobre 22, 2006

L'Italie à Paris



Vue de Montalcino en Toscane prise début septembre.

Enfin, les vins italiens importés par Oenotropie sont arrivés à Paris. Les mésaventures relatées dans un précédent post ne sont plus qu'un souvenir.

5000 bouteilles des meilleurs vins du pays, provenant du Piémont, de Toscane, du Trentin, du Frioul, de la Campanie et du Val d'Aoste reposent désormais à 13°C dans des conditions parfaites dans des galeries souterraines.

La liste complète de ces vins est disponible sur le lien suivant : http://www.oenotropie.com/fr/VinsItaliens.php

Les tarifs peuvent être envoyés sur demande.

A partir de maintenant s'effectue un long et patient travail de présentation, de promotion et de vente auprès des professionnels comme auprès du public. Pour la plupart des producteurs qu'Oenotropie représente, être présent sur le marché français constitue une fierté et l'aboutissement d'un travail de longue haleine. Comme nombre d'entre eux pourraient sans peine écouler toute leur production sur les marchés américains, anglais ou d'Europe du Nord, avoir leurs vins référencés sur les meilleures tables et dans les meilleurs caves françaises est une vraie forme de reconnaissance. En effet, le marché français est réputé être le plus difficile pour les grands vins italiens, qui peinent à trouver chez nous les consommateurs curieux et avertis capables de les apprécier pour leurs qualités intrinsèques, sans chercher sempiternellement à les comparer, à les étalonner par rapport aux crus des régions françaises.

Pour faire découvrir leurs vins, certains des plus grands vignerons italiens qui ont cru en nous viendront prochainement à Paris à la rencontre des amateurs et des acheteurs.

Les merveilleux vignerons que sont Lucian Sandrone, Carlo Schiopetto et Elisabetta Foradori seront présents à Paris mardi 14 novembre à 20h aux Caves Legrand pour une grande dégustation, à laquelle nous souhaitons bien évidemment votre présence !

Ces domaines, ainsi que San Giusto a Rentennano (à notre sens les meilleurs Chianti de Toscane) et l'incomparable Montevetrano participeront également les 24 et 25 novembre prochains au Carrousel du Louvre au salon "Le Grand Tasting" sous le patronage de messieurs Bettane et Desseauve. http://www.legrandtasting.com/

Comme ces domaines travaillent en partenariat étroit avec Oenotropie, nous serons certainement amenés à organiser à l'avenir d'autres évènements. Seules de nombreuses manifestations permettront de faire découvrir et aimer ces vins, en espérant que ceux qui les dégusteront perçevront bien que quand des hommes et des femmes de talent travaillent et révèlent des terroirs d'exception, le vin a une âme et mérite toute l'attention des consommateurs exigeants, quel que soit sa provenance ou sa nationalité.

En attendant, nous vous donnons donc deux rendez-vous en novembre.

lundi, octobre 16, 2006

Quelques centilitres de bonheur pur....


Bouteille bue ce week-end grâce à la générosité d'un ami.
Je ne résiste pas au plaisir d'un note de dégustation académique pour relater ce vrai moment de bonheur.
Ce vin incarne la perfection dont sont capables les tout plus grands vins, avec cette évidence désarmante de la vrai excellence.
La robe est orangée, très lumineuse. Au premier nez, un sublime bouquet se dégage du verre, mélange d’abricots secs, de mangues, de curry, ananas, pêches au sirop, et de subtiles touches grillées et amandes. Très riche et profond, avec une sève intense et nerveuse, une matière svelte et encore serrée, ce vin présente une expression aromatique renversante de pureté et d’intensité, une précision de saveurs inouïe qui allie à la perfection finesse et puissance. Persistance interminable, liqueur corsetée dans la matière suave et raffinée, incroyablement jeune encore.
D’heureux amateurs se régaleront certainement encore en 2075 de ce chef d’œuvre.

mercredi, octobre 11, 2006

Déboires logistiques

Devenir importateur s'apparente souvent à effectuer un parcours du combattant.

Construisez votre gamme de vins, trouvez les clients, et les commerciaux qui vont vous aider à vendre les vins.
Mettez-vous en règle avec les services des douanes, plus tatillons et pernicieux que jamais.
Trouvez un lieu de stockage adapté à la conservation du vin et agrée auprès des douanes, ce qui relève du défi.
Négociez avec les fournisseurs des délais de paiement, des approvisionnements, des groupages logistiques pour limiter les frais, souvent très élevés.
Trouvez un transporteur fiable et réactif capable d'effectuer les enlèvements dans les meilleures conditions.

Lorsque vous croyez avoir triomphés de ces épreuves, et que vous attendez les vins, patatras :
Le transporteur chargé d'un petit enlèvement en Italie vous informe que le camion dont il était sans nouvelles (avec vos 700 bouteilles à l'intérieur) a été localisé et est immobilisé, car le chauffeur est en garde à vue, sans qu'on puisse vous donner plus de détails.
Bon.
A t'il truffé mes palettes de sachets de poudre, ou bien a t'il continué son chemin après avoir copieusement testé la qualité de ma marchandise ??

Et encore, Italie-France, cela limite les risques. Je fais venir deux palettes d'Afrique du Sud dans les jours prochains, imaginez ce qu'un transporteur peut m'apprendre : cyclone, vague scélérate, piratage, mutinerie, etc...le suspens est fantastique !!!!

Allez, je vous tiendrais au courant. On a pas fini de rigoler, à mon avis....

lundi, octobre 09, 2006

Quand les vignerons donnent le meilleur : Bertrand et Lise Jousset à Montlouis




Le vignoble de Montlouis resplendissait au soleil samedi dernier. Combien d'AOC peuvent se prévaloir d'une telle renaissance que celle qu'a connu Montlouis depuis une dizaine d'années, grâce à des précurseurs comme François Chidaine et Jacky Blot, aujourd'hui suivis par une jeune garde dynamique, motivée et très douée ? Je veux parler des Franz Saumon, Stéphane Cossais, Lise et Bertrand Jousset, Laurent Chatenay....

Lise et Bertrand Jousset (photo du Bertrand ci-dessus) ont repris 7 ha en location dans le cadre d'une reconversion. Originaire de Chartres, passé par l'armée, Bertrand a acquis une jolie expérience auprès de différents vignerons un peu partout en France avant de s'installer avec sa femme en 2003. Fous du chenin, il y a avait comme une évidence pour eux à se poser au coeur de la Touraine...

Leurs vins sont francs, bien construits, très savoureux, les 2005 marqués par la maturité des raisins mais toujours équilibrés, l'excellent sec Singulier comme le demi-sec Trait d'Union. En cours d'élevage, le moelleux est onctueux et profond, très caressant. Le très ludique Bubulle est un pétillant naturel non dosé, très net et rafraîchissant.

Et quel accueil....recevoir un groupe de 20 personnes un samedi, les emmener dans les vignes, leur faire goûter tous les vins et organiser un déjeuner vigneron-mais rétribué, avec de divins rillons, charcuteries, boudin noir et fromages affinés à se damner - dans une cave, avec sourire, bonne humeur, convivialité et simplicité, alors que c'est une première, je vous jure que ça vous laisse un sentiment de bonheur.

Et ça permet de fidéliser durablement des clients, qui repartent tout heureux avec moult bouteilles....C'est cette qualité d'accueil, cette façon vraie et sincère d'accueillir les visiteurs qui permet de faire comprendre les valeurs véhiculées par le travail de la terre, le respect du produit sain et de transmettre un peu de la magie du vin aux curieux néophytes que j'accompagnais.

Pour ces instants simples, mais rares et précieux, je tire très bas mon chapeau à Lise et Bertrand. Passez leur rendre visite, ils le méritent, et ont du très bon vin à vous faire déguster et à vendre.

Domaine L& B, 36 rue des Bouvineries, 37270 Montlouis-sur-Loire

tél 02 47 50 70 33

Bettane & Desseauve, les plus grands vins du monde




Jeudi dernier avait lieu le lancement du dernier livre de messieurs Bettane et Desseauve, le fameux tandem de journalistes et dégustateurs échappés de la Revue du Vin de France.

Dans le cadre de la Galerie Vivienne, votre bloggueur a eu la chance de croiser de nombreux producteurs venus exprès pour l'occasion (Anselme Selosse, Yves Cuilleron, Jacques Seysses du domaine Dujac, Christian Seely d'Axa millésimes). Dans le cadre de cet évènement très parisien qui réunissait le gratin des sommeliers et journalistes spécialisés, il en a profité pour se régaler, entre autres, d'un merveilleusement fin et pur Climens 1976 et d'un La Conseillante 2000 au très grand potentiel.

Superbement illustré, riche d'informations et de commentaires parfois trop succints (mais il s'agit d'un ouvrage grand public), leur nouveau livre "Les plus grands vins du monde" regroupe 365 domaines viticoles du monde entier, issus de 21 pays, Japon et Grande-Bretagne compris. Sur près de 600 pages, le premier rôle revient au vins étrangers, qui représentent les 3/4 des sélections, et au premier rang desquels figurent les vins italiens. L'ouvrage est sorti simultanément en anglais et en allemand.

Ces choix courageux honorent les auteurs, qu'il est légitime de considérer comme faisant partie des rares professionnels français jouissant d'une renommée internationale. Si de leur propre aveu la sélection effectuée dans certains pays n'est en aucun cas du même niveau qualitatif que celui de bien des vins français, il faut saluer ce parti-pris d'ouverture et de curiosité sur l'étranger qui a animé leur démarche.

En tant qu'importateur, je ne peux que me réjouir puisque 5 domaines italiens parmis ceux que je distribue en France sont présents dans le livre (Sandrone, Foradori, Schiopetto, San Giusto a Rentennano et Montevetrano). Si ce livre peut susciter un intérêt accru des amateurs à l'égard des meilleurs vins étrangers, tant mieux !!

Achetez ce livre (38,95 € TTC), vous en aurez pour vos sous, vous aurez envie de déguster de nouveaux vins, et d'élargir un horizon souvent trop limité par les normes réductrices édictées en France en matière de choix et de variété de l'offre par des revendeurs ignares, des sommeliers frileux ou des réflexes cocardiers d'un autre âge.

le lien pour acheter :

http://www.fnac.com/Shelf/article.asp?PRID=1868994r

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dimanche, octobre 01, 2006

Cuisine & Vins de France Spécial vins, magazine people ??


Dans le Paris-Lyon de l'après-midi, je feuillette le numéro Spécial vins du très sage et convenu numéro Hors Série de Cuisine & Vins de France, dans lequel les pages de pub pour les foires au vins de la GD ressemblent de plus en plus à la maigre partie rédactionnelle.

A part une sympathique interview de Bernard Pivot qui se délecte autant d'une bonne bouteille que du vocabulaire d'argot lié au vin, le numéro se contente pour chaque région française (quand va t'on s'ouvrir sur le monde ??) de faire compiler par différents journalistes les étiquettes des vins sensés représenter le meilleur de chaque région, adresses des domaines à l'appui.
A part les sélections en Champagne (par la très compétente Sylvie Augereau), et celles de Jura-Savoie (Florence Kennel, sévère mais bosseuse) , et dans une moindre mesure celle de Bordeaux, rien de nouveau ou d'utile sur le papier glacé, surtout pas le sempiternel dossier sur les stars et le vin (Johnny, Gégé, Pierre Richard...), tellement usé et surexposé qu'on se demande quel rédac-chef s'intéresse encore à cette tarte à la crème (bon, quand Johnny souhaite que les jeunes redécouvrent le vin, on ne peut s'empêcher de le trouver sympa).

Bien sûr, il faut plaire aux annonceurs, mettre en avant du people pour faire vendre, faire un peu rêver avec de jolies photos tout en restant dans l'accessible pour flatter le lectorat moyen, tout cela est le lot commun de la presse généraliste. Mais pourquoi présenter des tendances sans prendre parti, et recopier des dossiers de presse ??

Exemple : Renzo Rosso, créateur et patron italien de Diesel, qui pèse plus d'un milliard d'euro, produit depuis peu son vin en Vénétie. 3000 bouteilles d'un pinot noir ou d'un chardonnay à la bourguignonne, disponible en toute simplicité et aux caves Legrand à Paris pour 175 euros (photo ci-dessous, bouteille lourde, cachet cire, conditionnement en caisses de 5 bouteilles, allez savoir pourquoi)

Des moyens quasi-illimités, une excellente attachée de presse en France qui a ses entrées et a déjà fait parler de lui (Elle, Madame Figaro, etc...) , et hop, le nouveau paysan Renzo Rosso se voit offrir 2 pages pour parler de son petit jus de raisin fermenté issu de la Diesel Farm, boosté par un marketing imparable et la renommée d'une marque mondiale.
(En aparté, les paris sont ouverts, je donne moins de 2 ans à une marque française du monde la mode ou du "lifestyle" pour intégrer dans son terroire un vin portant son nom et son logo. Et ça, Cuisine & Vins de France va s'en délecter, c'est sûr.)

Mesdames les rédactrices de Cuisine & Vins de France, si par hasard vous lisez ces lignes, sachez si vous l'ignorez encore qu'il existe en Vénétie (et partout en Italie) des producteurs admirables, des vignerons de talent qui expriment des terroirs fantastiques qui n'ont rien à envier aux plus grandes appellations françaises. Malheureusement, ils ne disposent pas de grands professionnels de la communication médias pour vous convaincre que leur travail mérite que vous en fassiez l'écho dans votre publication.
Leur dossier de presse est moins glamour et vendeur, même si ils n'ignorent en rien les subtilités du marketing et savent pertinemment qu'ils ne peuvent plus s'en passer. Mais peut-être, après des centaines d'heures de dégustations harassantes, vos journalistes ont-ils triés parmi les échantillons le Grand Vin Italien dont les qualités exceptionnelles justifiait un coup de projecteur dans votre journal....

Au fait, dans Cuisine et Vins de France, on ne nous dit pas quel est le goût du vin sur lequel Mr Rosso appose sa marque.
C'est dommage, c'est cela aussi qui nous intéresse....Si votre scribouillard l'avait goûté, il se ferait un plaisir de vous en parler ici. Mais lorsqu'il lâche 175 €, il a maheureusement d'autres priorités.

Mesdames les rédactrices, figurez-vous que je m'intéresse de très près aux vins italiens. Un beau geste de votre part serait de m'inviter à déguster une des bouteilles que vous avez peut-être reçues en cadeau, à moins que ce ne soit un Jean griffé...non je plaisante, je vais plutôt contacter à cet effet l'agence de communication spécialisée qui vous a discrètement sussuré combien il serait important, à l'occasion du lancement mondial des produits de la Diesel Farm, de parler de ces incontournables breuvages italiens...

Après ces considérations plus consternées que fielleuses, un moment de doute : et si Renzo Rosso était sincère ?? Si il mettait véritablement toute son énergie et sa passion en oeuvre pour produire un très grand vin, objet de 1000 soins, justifiant ainsi son prix ?? Pour essayer d'en savoir plus, j'ai été sur le site de Diesel, totalement flippant et barré à mon avis. Et bien, on n'y parle pas du tout du vin, mais on y voit des petits Bacchus ailés, qui portent des grappes de raisins et virevoltent dans tous les sens. Ces gens-là savent ce qu'ils font. Cohérence de marque, on vous dit....

le site ci-dessous pour les curieux :
http://www.diesel.com/campaigns/aw06/