vendredi, février 16, 2007

OGM - Nocivité averée

Libération, le 7 février :
"Comment faire un tabac sur le web ? Un simple mot suffit: censure. Depuis deux mois, circule un mail qui invite son destinataire à se rendre sur Google Video pour y voir un documentaire
"produit par Canal+ et interdit d'antenne", et fissa, car "sa diffusion est provisoire". Le brûlot en question ? Un reportage de l'ex-émission de Canal + 90 minutes sur les ravages des OGM chez les rats. Sauf que ce 90 minutes a bel et bien été diffusé sur Canal + le 15 Novembre 2005, et redifusé normalement. Paul Moreira, alors à la tête de l'émission, s'amuse: "C'est historique ! A cause de cette fausse histoire de censure, ce doc a été vu par deux fois plus de gens sur l'internet qu'à la télé"
Que l'interdiction d'antenne soit effectivement une légende n'enlève en rien à son intérêt et contribue à promouvoir sa diffusion....

lundi, février 05, 2007

Délices jurassiens

Le Jura est une région d'initiés qui vous charme subtilement. A chaque escapade entre Arbois et Château-Châlon, l'amateur se découvre transporté dans un monde idéal de vignerons réjouis, de paysage encore préservés, de cépages curieux, de saveurs étranges et de cuisine roborative. Les vins y sont bus, s'exportent de mieux en mieux, se vendent bien sans que l'acheteur de passage soit jamais dépourvu.

Et il y a ces moments jubilatoires, ces instants inattendus qui vous transportent, comme cette journée passée avec Stéphane Tissot en joyeuse compagnie de vignerons bourguignons.
Fin de matinée, après une très belle dégustation de la gamme de ses vins précis, naturels et gourmands, auquel un soupçon d'émotion fait à mon avis encore défaut pour qu'ils rejoignent la toute petite élite de la production régionale, le très volubile Stéphane nous emmène chercher le déjeuner. Nous descendons une petite route sur quelques kilomètres et nous arrêtons entre deux hangars borgnes non loin d'un camion.
Et là, surprise : un bouilleur de cru distille les râfles pour fabriquer le marc. L'homme surveille ses almabics et chaudrons avec flegme. En soit, en croiser un est déjà un évènement, puisqu'ils disparaissent peu à peu depuis que la loi française a stipulé en 1953 que le droit de distiller ne pouvait plus se transmettre par héritage.

Mais le vrai étonnement, c'est de grimper avec Stéphane sur l'estrade où repose les chaudrons, d'en soulever le couvercle, et d'être saisi de plaisir à la vue de truites à la crème et au savagnin cuisant lentement à la vapeur des râfles en cours de distillation. Instant de pur bonheur, comme en témoigne l'expression épanouie du vibrionnant Monsieur Tissot, qui s'apprête à nous régaler.
Dans le chaudron voisin, des saucisses de Morteau arrivent lentement à point, baignées d'un fumet délicieux....
C'est toute une qualité de vie qui s'affirme là chez les jurassiens.
Et quand on passe à table, après avoir rapporté chez les Tissot les victuailles toutes parfumées, que le père et la femme de Stéphane nous rejoignent, et que Arbois blanc 1973, Trousseau 1983 et Vin Jaune 1982 coulent dans les verres, en ce jour de crachin sous un ciel bas et venteux annonçant la neige, on se dit qu'on est drôlement heureux et chanceux, tout simplement.

Merci Stéphane !

samedi, février 03, 2007

Akelare, une très grande table




Année 2006 très remplie, début 2007 sur les rotules.

2 jours de détente dans le pays Basque espagnol m'ont permis de recharger agréablement les batteries. Bilbao et le Guggenheim, et un repas magique chez Akelare, l'une des trois tables multi-étoilées Guide Rouge de San Sebastian (Donostia pour les intimes).


Cadre contemporain avec baies vitrées surplombant la baie au sommet d'une falaise, service alerte, futé et complice, d'une efficacité rare. Ambiance feutrée, confortable, rien de guindé.

Exceptionnel menu dégustation (pour un prix inférieur de moitié à un équivalent français), avec des plats inventifs, virtuoses, qui subliment le produit en transformant les textures sans sombrer dans l'expérimental ou l'exercice de style (je ne sais pas pour vous, mais personnellement, les émulsions et les matières colorées dans les verrines, cela me fatigue de plus en plus).

Sur la photo, une croquette de queue d'Agneau désossée et "Macarons" de chou-fleur, poireau, Betterave et carotte. Simple et grand. Bravo au chef, Pedro Subijana.

Et le vin ? Des dizaines de références incontournables, de tout les grands pays du vin, à des prix très doux (Valmur 2002 Raveneau à 75 €...). Conseillés par un sommelier passionné qui ne ressemble en rien aux jeunes coqs blasés de bon nombre de nos tables étoilées, nous optons pour un Rioja 1952, facturé 70 €. Soit un peu plus d'un euro par année de vieillissement, qui dit mieux dans l'hexagone ?
Merveilleux vin de la Bodega Berberana, témoin d'une époque révolue, longuement élevé en barriques et qui a mis des années à assagir ses tanins et son astringence. Au bout du compte, un merveilleux bouquet de sous-bois, de fruits secs, d'épices et de champignons, une bouche délicate, intense et soyeuse, à la fraîcheur et l'équilibre idéal.
Amis gastronomes oenophiles, fréquentez les grandes tables hors de nos frontières, vous ne le regretterez pas....
AKELARE
www.akelare.net 00 34 943 31 12 09